Un dictionnaire pas chiche!
Socca et soca
La nouostra soca, délice à base de farine de pois chiche, a fait son entrée dans la version 2017 du Larousse. Et pas n’importe laquelle, celle du bicentenaire.
Bon, d’accord, lesrougnousnous demanderons pourquoi ils ont décidé de nous agrémenter du «C» supplémentaire? On ne prête qu’aux riches.
À Toulon on parle decade, en Ligurie defarinata, en Sardaigne de fainé, en Toscane dececina, en Algérie decalentica... etc.
Les préparations à base de farine de pois chiche frites remontent à la plus haut antiquité dans tout le pourtour méditerranéen, et les Egyptiens la connaissent plus de 8000 ans avant JC.
Bien sûr la meilleure est la recette niçoise, plus fine et croustillante que sa voisine lafarinata. A noter quela cadeest arrivée à Toulon sous l’Empire avec des travailleurs niçois embauchés sur les chantiers de l’arsenal de Toulon.
Le Syndicat des marchands de socca et de pissaladière
Le 16 septembre 1940, naissait à Nice, 30 Quai Lunel, le syndicat des marchands de socca et de pissaladière de Nice, Monaco, et des Alpes-Maritimes répondant à «l’impérieuse nécessité de coordonner leurs efforts et d’assurer la défense des intérêts de leur profession.»
Sa durée étant illimitée dans son article 8, et comme le syndicat a dû avoir d’autres soucis dans les années suivantes, il est peut-être encore d’actualité.
Les descendants des cinq membres fondateurs ont-ils la réponse?
D’autant que parmi eux se trouvait Joseph Mazzone au 13 rue Bavastro, Joseph Bosano, au 6 rue du Malonat, Jean Ivaldi au 3 rue Saint-François, Antoine Marie Olivo, au 4 rue Saint-Joseph et Louis André Terese,au 3 rue Sainte-Claire.
Comment entrer dans l’histoire par la «Porte fausse»
Cherchant des informations complémentaires sur son origine on trouve sur Internet, dans plusieurs sites, qui se recopient allègrement l’un l’autre: « Dans un ouvrage écrit au XIXe siècle en langue niçoise par l’historien Raoul Nathiez,Ma qu era Caterina Segurana?, ce dernier met en scène les habitants de la ville assiégés par les Turcs en 1543. Réduits à déverser sur leurs attaquants de l’huile bouillante mélangée à de la soupe de pois chiche, ils découvrent incidemment la recette de la socca, laquelle calma instantanément les ardeurs belliqueuses des Turcs.»
De nombreux et très sérieux journaux ont reproduit cette information, simple boutade d’auteur, qui devient ainsi estampillée réelle.
Thérèsa doit s’en retourner dans sa tombe!
